8 mars 2013 5 08 /03 /mars /2013 16:00

 

Le temps reste de la même couleur : gris, pluvieux, venteux. La sortie d'Hagetmau se fait par une petite route de campagne qui prend des allures sinistres en ce matin. La bise souffle de face et rend la progression désagréable. J'ai la nette impression de ne pas avancer. A la pause, je me réfugie sous un bosquet de conifères qui protègent une antique source Saint-Pierre. On y amenait autrefois les enfants qui tardaient à marcher : clin d’œil au randonneur pèlerin de passage ! Je m'y blotti comme dans une grotte, enfin à l'abri du vent qui me tape sur les nerfs, mais pas du froid qui reste vif. Au loin, une station météo France, digne d'un vaisseau spatial, semble me narguer, tout comme les vaches placides qui me regardent passer sans broncher.

 

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Dans le creux d'une vallée, nouvelle pause à l'endroit d'une ancienne bastide dont il ne reste que quelques tombes abandonnées au milieu des bois. Bastide du Pont la Reine. Le rapprochement est immédiat avec la ville de Puente la Reina en Espagne. Y a-t-il là plus qu'une similitude de nom ? Le petit panneau explicatif planté au milieu des herbes folles ne s'interroge guère. Malgré l'humidité, ou à cause d'elle peut-être, l'endroit se révèle plein de charme et je regarde les quelques pierres tombales qui émergent encore des fourrés avec une pointe de nostalgie. Un lieu d’histoire est en train de disparaître. Ce qui fut un carrefour animé et plein de vie n'est plus rien qu'une terre abandonnée aujourd’hui ! Ici comme ailleurs, le temps fait on œuvre...

 

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Au village de Beyries, petit détour pour passer par la chapelle. Devant l'entrée, un beau chien semble monter la garde. Mais c'est la ferme voisine dont il protège l'entrée. En surgit bientôt la maîtresse des lieux avec laquelle j'entame la conversation. Une conversation chaleureuse qui prend son temps et me réconforte au milieu de la grisaille générale. La chapelle est ouverte. Elle a été rénovée avec goût et simplicité. Il y fait bon se reposer et chanter les psaumes...

 

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Au départ, je vois mes âmes-sœurs Michel et Marie-Claire passer au carrefour où j'ai laissé le chemin de Saint-Jacques. Ils ne me voient pas, la rencontre sera pour la prochaine fois !

 

L’architecture du pays change à nouveau. On entre en Béarn. Les maisons se font plus massives avec des toits couverts de tuiles rouge sombre, de grandes cheminées et des balcons aux balustrades en bois ou en fer forgé. Les horizons s’ouvrent en même temps que le relief s'accentue. Les Pyrénées approchent. Du point où le guide annonce la première vue sur la chaîne de montagnes, on ne voit pourtant que des nuages. Le panorama grandiose rêvé si souvent sera pour une prochaine fois.

 

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Orthez s'annonce avec le château Moncade et sa tour qui émerge des arbres. La route plonge vers la vallée et la ville. Au passage, j'entends deux vieux ironiser sur les pèlerins : « On en voit de toutes sortes ici. Tiens, j'en même vu un avec son âne tout à l'heure... » Le verrai-je ce soir, ou demain ?

 

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Le refuge se trouve au deuxième étage d'une demeure historique magnifique où l'on accède par une petit escalier en colimaçon. L'hôtel de la lune. Au mur, un panneau reprend quelques dessins de pèlerins laissés dans le livre d'or. La soirée se terminera par une tisane au tilleul, cueilli en chemin.

 

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