15 novembre 2014 6 15 /11 /novembre /2014 11:06

Suite de la retranscription de quelques-unes de mes notes d'avant pèlerinage. Sur la nécessité d'en respecter la singularité...

 


Plus je pense à mon pèlerinage vers Compostelle, plus je me dis qu'il faut qu'il devienne mon expérience singulière. Absurde, bien sûr, car il ne saurait en être autrement. Mais cela veut dire : me détacher de tous ces récits lus à gauche et à droite, de toutes ces idées, aussi belles soient-elles, sur ce que doit être un pélerinage, sur ce qu'il faut y vivre et comment il faut le vivre, pour trouver ma petite musique personnelle.

 

Il y a ceux qui prennent Compostelle pour une sorte d'entraînement pour plus et mieux. Un pélerinage confortable parce que hyper-balisé et encadré. En attendant Jérusalem comme on attend Godot.  Pour d'autres, marcher quinze jours, est un exploit qui mérite déjà d'écrire un livre. Il y a ceux qui marchent sans argent, qui demandent l'hospitalité et ceux qui vont à l'hôtel. Quant à moi, je me verrais bien le faire en ermite, sans rencontrer personne. Idiot, encore une fois. Partir en pèlerinage sans vouloir se rendre disponible à la rencontre n'aurait aucun sens. Rencontre des riverains, rencontre des pèlerins. Ceux qui restent, et ceux qui passent. Deux faces d'une seule et même médaille : solitude et rencontre, demeurer et passer outre.

 

Plus j'avance, plus cette évidence me saute aux yeux. Ce pélerinage deviendra ce que j'en ferai, par mes choix initiaux, par mes attitudes, par ma manière de l'habiter. Mais je deviendrai aussi ce qu'il fera de moi. Et cela ne peut s'anticiper. Rarement, la conscience de commencer une aventure dont on sait qu'elle nous changera (ou pas ?), mais sans savoir comment, aura été aussi aigüe. Avec ce petit frémissement intérieur de désir, de crainte, d'espérance et d'anticipation. J'ai hâte !

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